La chambre a catheter implantable : questions pratiques
Oui. Normalement, cette douleur à type de torticoli (uniquement en cas de pose par voie jugulaire (1 cas sur 20), il y a un point de colle au niveau du cou) diminuera progressivement à compter du 3ème jour. Elle dure parfois jusqu’au 8ème jour et peut nécessiter la prescription de médicaments antalgiques. Passé le 8ème jour, si la douleur persiste, le patient doit contacter l’équipe soignante.
Oui, il (elle) peut être très étendu(e) et présent(e) 10 jours. Passée cette période, la peau recouvrant la CCI doit avoir un aspect normal et ne pas adhérer sur la chambre (il doit être possible de la faire glisser au-dessus).
Oui, la CCI peut-être utilisée dès sa pose mais à condition de ne pas faire pénétrer un germe par la cicatrice alors qu’elle n’est pas complètement fermée. Cela risquerait de transmettre une infection au dispositif implanté ou dans la logette qui l’accueille. Pour prévenir ce risque, deux précautions sont prises :
- l’aiguille peut être posée de manière aseptique au bloc opératoire en fin d’implantation de la CCI pour une utilisation dans les 24 heures.
- Sinon, l’opérateur joue un rôle en éloignant la cicatrice de la chambre.
Une heure avant l’utilisation de la CCI. Le patch insensibilise la peau 4 heures environ. Pour une peau noire, mettre le patch 2 heures avant de piquer. Ne pas coller l’adhésif ou mettre de crème contenu dans le patch sur la cicatrice durant les 5 jours suivant la pose.
Oui mais uniquement 24 heures. Au delà, le risque d’infection locale puis générale (septicémie) est augmenté.
La suite des soins dépend de la manière dont la cicatrice et l’éventuel point de ponction au niveau du cou ont été fermés.
- S’il s’agit de fils non résorbables, une prescription de retrait des fils est prescrite entre J+8 et J+12
- S’il s’agit de fils résorbables, les fils « tomberont » d’eux-mêmes. Il n’y aura donc pas de prescription de retrait de fil. S’ils persistent, le patient devra contacter l’équipe soignante pour couper les fils au ras de la peau pour les faire disparaître.
- S’il s’agit de colle biologique, la colle se détache spontanément et progressivement sur 2 à 3 semaines sans y toucher. La colle biologique dispense de l’emploi de pansement (aucun risque d’irritation), ferme la plaie (diminution du risque infectieux), permet de se doucher le jour-même. Pour se sécher, il faut simplement tamponner la zone collée, mais ne jamais frotter au risque de retirer la colle prématurément.
Oui mais uniquement durant 1 à 2 heures après le retrait de l’aiguille.
Il n’est pas conseillé de se baigner et de nager durant la période de cicatrisation soit les 10 jours (en moyenne) qui suivent l’implantation. En l’absence de colle, il faut protéger la cicatrice à l’aide du pansement semi-perméable (imperméable à l’eau). En cas d’eau très salée ou chlorée, protéger la cicatrice jusqu’à la troisième semaine.
Attention cependant au bain en piscine lorsqu’une chimiothérapie anti cancéreuse, une radiothérapie sont en cours (diminution des défenses immunitaires). Le patient doit demander l’autorisation à son oncologue.
Oui. Quand La CCI est perfusée, il est conseillé de se doucher l’hémicorps inférieur uniquement et de se laver l’hémicorps supérieur avec un gant. L’important est de ne pas mouiller le pansement qui, du fait qu’une tubulure de perfusion en sort, laisse pénétrer l’eau (l’eau du robinet est potable mais elle n’est pas stérile). L’excès d’humidité nuit à la bonne fixation du pansement. S’il est décollé, il doit être refait sans tarder (sinon le cathéter n’est plus à l’abri des microbes).
Quand la CCI n’est pas perfusée, le patient peut dormir sans problème sur le ventre ou le côté de l’implantation. Lorsque l’aiguille est en place, cela n’est pas recommandé. En effet, le poids du corps, en appuyant sur l’aiguille en écrase la pointe contre le plancher de la chambre implantable et ce crochet peut abimer le septum par la suite. Abimée, la chambre risque de ne plus être étanche aussi longtemps que prévu.
La première année, une cicatrice ne doit pas être exposée au soleil sans protection. Ne pas respecter cette précaution peut la rendre disgracieuse. Attention cependant à l’exposition solaire incompatible avec certains traitements médicamenteux (certains antibiotiques sont photosensibilisants), chimiothérapie et au décours des séances de radiothérapie. Il convient donc de se rapprocher de l’équipe soignante avant de s’appliquer de la crème solaire minérale. 😉
Elle peut sonner lorsque la sensibilité des portiques à la détection des métaux est accrue. La CCI est en partie métallique (titane). Il est capital de garder avec soi la carte de la CCI, preuve que le patient est porteur de ce dispositif.
Non, le port d’une CCI ne dispense en aucun cas de celui de la ceinture de sécurité (sauf dérogations par la préfecture très difficiles à obtenir).
Oui. Les activités qui peuvent entraîner des chocs violents sur la CCI (chasse au fusil, sport de combat, parachutisme…), les activités susceptibles de tordre de manière répétée le cathéter dans sa portion sous-cutanée (violon en cas de pose par voie jugulaire), les gestes pouvant entraîner un déplacement du cathéter intravasculaire (golf) doivent être déclarés avant la pose de la CCI au médecin poseur. Si l’implantation de la CCI ne peut être adaptée à l’activité, il faudra pour un temps s’en dispenser. La plongée sous-marine est à ce jour contre-indiquée par l’association française de plongée sous-marine. Cependant en s’assurant d’un rinçage sans bulle d’air de la CCI au retrait de l’aiguille et en sachant qu’une mobilisation du cathéter lors des manœuvres de Valsalva avec la glotte fermée est possible, elle peut être discutée avec le patient. En conclusion, il est capital au cours d’une discussion argumentée avec l’équipe soignante de faire la part de risques et de plaisirs apportés par une activité physique avant de s’y adonner.
Il est recommandé de retirer la CCI lorsqu’elle n’est plus utile. La décision du retrait doit se prendre après discussion entre le patient et l’équipe médicale en pesant le bénéfice et le risque à la laisser en place. Dans certaines pathologies chroniques (hémophilies, mucoviscidose…) le consensus n’existe pas. Certaines équipes attendent un dysfonctionnement de la CCI pour la retirer, d’autres les renouvellent régulièrement tous les 3 à 5 ans. Le fabricant limite le nombre de ponctions de la CCI à environ 1000 ponctions/cm2.
Une douleur ou une sensibilité accrue sur la chambre ou le cathéter, une rougeur, un écoulement purulent, une disparition du reflux veineux ou une impossibilité nouvelle de pouvoir faire des prélèvements sanguins sur la CCI, un ralentissement du débit de la perfusion, une résistance à l’injection avec une seringue, un œdème ou une douleur du cou ou du bras, une lourdeur du bras ou l’apparition de veines en périphérie de la CCI doivent être absolument signalés à l’équipe soignante.
La survenue d’une douleur sur la zone de la CCI durant une perfusion ou une injection doit faire immédiatement cesser l’utilisation de la CCI pour exploration par l’équipe soignante. Il faut être particulièrement vigilant durant l’administration de certains produits dont la toxicité cutanée, en cas de passage hors de la CCI, peut être très problématique. En ce cas, le patient doit appeler dès la moindre douleur lors du passage. En résumé, tout phénomène nouveau ou inhabituel doit être signalé à l’équipe soignante.
C’est une opération rapide (10 minutes), indolore, sous anesthésie locale. En cas d’anxiété importante, le patient peut demander à l’équipe médicale un complément à l’anesthésie locale tels l’hypnose, une prémédication par comprimés (anxiolytiques), une analgésie inhalatoire, voire une sédation intraveineuse légère.